La création du hameau de La Ville du Bois remonte au Xe ou XIe siècle. Le village s'est construit petit à petit au croisement de deux grands chemins d'origine gauloise reliant respectivement Villejust à Montlhéry et Marcoussis à Ballainvilliers. C'est grâce à l'existence de nombreuses sources naturelles et à la proximité de la route royale de Lutèce à Orléans que ce petit hameau s'étend rapidement.
C'est le 30 septembre 1386 qu'apparaît pour la première fois le nom de La Ville du Bois dans un document d'aveu et dénombrement rendu au roi : "fief tenu par Jean de la Neuville, de Nozay et de La Ville du Bois".
Sommaire
Les origines de La Ville du Bois
La Ville du Bois au XIXe siècle
La Ville du Bois au XXe siècle
Les origines de La Ville du Bois
Du chaume à la pierre
Les demeures en colombages de bois et couvertes en chaume furent remplacées par la suite par des constructions en pierre, couvertes de tuiles plates, pourvues de petites fenêtres et de portes cintrées à jambages de grès. Les habitations étaient groupées dans des cours communes afin de se protéger du froid, des animaux prédateurs, mais surtout des pillards. Des chambres hautes furent ajoutées auxquelles on accédait par des escaliers extérieurs aux marches de pierre.
Mode de vie des habitants
Les habitants cultivaient les légumes, le chanvre et le lin pour leurs besoins propres. Ils cuisaient le pain dans des fours individuels retrouvés de nos jours lors de travaux de réfection. Ils fabriquaient également les cordages et tissaient la toile pour la fabrication de leurs vêtements. La culture de la vigne, qui occupait une grande partie des terres cultivables de La Ville du Bois, leur donna le noble statut de vigneron. Dans presque toutes les habitations on trouvait des caves à vin voûtées.
En 1467, La Ville du Bois comptait 140 habitants et Nozay 75. Mais jusqu'à la révolution française, le village regroupait les deux hameaux et s'appelait Nozay-La Ville du Bois, La Ville du Bois restant une paroisse annexe de Nozay et faisant partie du diocèse de la Généralité de Paris.
Un cimetière fut créé au début du XVIe siècle sur l'emplacement de l'actuelle mairie. Un certain Pierre, évêque Romanensis, l'aurait béni en 1503.
Une chapelle, le fief de Beaulieu et le château
En l'an 1511 débuta la construction d'une petite chapelle, nommée Saint Fiacre, qui, pour suivre l'évolution des besoins de la population, fut agrandie à cinq reprises en l'espace de deux siècles. L'année 1736 vit la dernière extension vers le sud. Sous l'ancien régime, l'église était le seul lieu de rassemblement, de décision et d'information. Le Conseil de Fabrique qui y siégeait assurait le rôle d'administration dévolu aujourd'hui au conseil municipal.
L'existence de Beaulieu est connue depuis le XVIe siècle. Le premier propriétaire en fut Claude Erard, avocat, qui acquit le domaine en 1699. Un descriptif du domaine apparaît dans un acte du 3 mai 1730 : "Le fief de Beaulieu, situé à La Ville du Bois, consistant en maison et autres bâtiments, jardin tant potager que planté d'arbres fruitiers, contenant 15 arpents, clos de murs, inféodé avec d'autres héritages, par défunt Messire de Balsac d'Illiers d'Entragues, père du seigneur avouant, en faveur de Monsieur Claude Erard, Avocat en Parlement, Notaire Royal."
Le Château du Plessis Saint-Père fut construit en 1650 sur le domaine de la Croix Saint jacques Il était richement décoré par les plus grands artistes de l'époque et on y organisait au XVIIIe siècle, comme dans la plupart des châteaux de la région, des fêtes fastueuses.
La Ville du Bois au XIXe siècle
Le début du siècle vit la démolition du château de Plessis Saint-Père. Seule demeura la Ferme de la Croix Saint Jacques, encore bien conservée de nos jours, et l'exploitation agricole. A partir de 1854, la ferme perdit son activité, puis le domaine fut loti et vendu aux enchères (1894).
Sous l'Empire, le général baron Valentin qui avait fait les campagnes impériales d'Autriche et d'Italie aux côtés de Napoléon, acheta le domaine de Beaulieu, le transforma et fit construire une grande demeure bourgeoise en 1816. En 1896, son dernier propriétaire, monsieur de Lalain, la fit démolir pour transformer la propriété en exploitation maraîchère. Ce dernier avait fait construire quelques années plus tôt le château dit "du Sacré Cœur" (1891-1892) sur le domaine de la Grand'Maison.
C'est à la même époque que le cimetière actuel fut créé (1828). En 1843, suivant le souhait de Monsieur de Bagneux, propriétaire de la Grand'Maison et maire de La Ville du Bois, une chapelle y fut érigée. Les éléments de construction provenaient de la chapelle du château de Villebouzin, lequel fut en son temps le lieu de célébrations de messes noires liées à l'affaire des poisons où fut impliquée Madame de Montespan, la favorite du roi Louis XIV.
L'actuelle mairie fut édifiée en 1876 et a peu évolué depuis, quant à son aspect extérieur. Conçue à l'origine pour abriter les services administratifs, les pompiers et les écoles, elle n'héberge désormais que les premiers, les autres ayant migré vers des locaux plus adaptés à leurs activités.
L'apparition de la culture maraîchère
Vers la fin du XIXe siècle, les vignobles pâtissent du mildiou et laissent peu à peu la place à la culture maraîchère. La prospérité de la commune ne tarit pas et entraîne un accroissement constant de la population, essentiellement par apport extérieur. Le recensement de 1896 dénombre déjà 1080 habitants. Ainsi, au début du XXe siècle, 90% de la population de La Ville du Bois tirait ses ressources du travail de la terre et de ses produits. Les habitants étaient maraîchers pour la plupart, mais également marchands de fromages pour certains.
"L'Arpajonnais" relie La Ville du Bois à Paris
L'accroissement de la population parisienne dans les années qui suivirent la guerre de 1870 et, par la suite, la nécessité d'acheminer vers les halles de la capitale des produits maraîchers, furent à l'origine de la création d'une ligne de chemin de fer entre Paris et Arpajon. Baptisé "l'Arpajonnais", ce train, qui assurait le trafic des marchandises et le transport des voyageurs, fonctionna de 1894 à 1936. La Ville du Bois, commune d'origine rurale, s'est urbanisée peu à peu sous l'effet de l'extension de la région parisienne.
La Ville du Bois au XXe siècle
Le début du siècle vit l'instauration de la conscription, remplaçant le tirage au sort. A cette occasion, une visite médicale désignait "bons pour le service". C'était alors un honneur d'être retenu pour le "service militaire". A La Ville du Bois, il s'ensuivait une journée de charivari et un grand bal, au "Café des Sports", dans la "Grande Rue".
72 villageois tués lors de la Grande Guerre
Lors de la Grande Guerre, comme tant d'autres communes de France, La Ville du Bois a payé un lourd tribut en vies humaines. 72 des ses enfants y laissèrent la vie, nombre dramatique pour un petit village d'à peine 1000 habitants. Sur le "Monument aux Enfants de la Commune" érigé après la guerre de 1870, furent ajoutés les noms des victimes. Tous les courants de pensée, toute les forces vives de la commune s'unirent le 2 novembre 1919 pour un émouvant hommage aux "Glorieux Morts de la Grande Guerre".
La ville accueille des champions de tennis
Il fit bon vivre à La Ville du Bois dans "l'entre deux guerres". La vie s'y déroulait sans histoires et les champions de tennis venaient s'entraîner sur les courts de La Croix Saint-Jacques. Citons la championne mondiale Suzanne Lenglen et le cinéaste Jacques Tati. Ce dernier tourna même son premier court métrage dans le décor naturel de ferme, en 1936. C'est cette même année que l'Arpajonnais, critiqué pour sa lenteur et sa pollution, mais surtout victime des progrès de l'automobile, effectue son dernier voyage.
La deuxième moitié du siècle apporte la modernité
La fin de la guerre de 39-45 marquée plus particulièrement pour les habitants de La Ville du bois par le passage de la 2e Division Blindée du Maréchal Leclerc le 24 août 1944 annonçait un bouleversement mondial. Contrecoup des années noires de l'occupation, une société moderne allait se mettre en place, et l'accélération économique et technologique allait bouleverser bien d'idées reçues et de schémas stéréotypés.
En cette seconde moitié du XXe siècle, notons la disparition de quelques vestiges du passé tels que le lavoir du Rû Gaillard (1953) ou la chapelle du cimetière (1975). Mais assistons aussi à la construction des écoles modernes, des zones industrielles et à l'extension accélérée de l'habitat horizontal, le tout pour faire face au baby boom de l'après-guerre. De nombreuses associations, culturelles et sportives voient le jour et animent la vie de la cité.
Ainsi armée, forte de son histoire et de ses plus de 7 000 habitants, La Ville du Bois est entrée dans le XXIe siècle.